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Deuxième webinaire de la FIA sur l'Egalité Raciale et la Diversité Ethnique





Dans le cadre de son engagement continu à promouvoir la diversité et l'inclusion, FIA a entrepris en 2020 d'organiser une série de webinaires axés sur l'égalité raciale et la diversité ethnique et leur impact sur la vie professionnelle des artistes-interprètes. Visant à lutter contre la discrimination et les préjugés fondés sur l'apparence et les opportunités limitées qui peuvent en résulter, les webinaires sont l'occasion de réunir nos membres du monde entier pour partager des expériences et des bonnes pratiques sur la façon de rendre notre industrie et nos syndicats plus diversifiés et représentatifs de nos sociétés. Les discussions visaient à mettre en évidence la manière dont les discriminations peuvent empêcher l'égalité d'accès aux emplois ou aux contrats stables. Elles visaient également à mettre en lumière la façon dont les préjugés racistes peuvent avoir un impact sur l'écriture des personnages et des scénarios, avec des conséquences directes pour les artistes-interprètes. Elles visaient en particulier à mettre en lumière les actions et les stratégies que les syndicats développent dans ce domaine.
Ce deuxième webinaire s’est tenu le 23 février 2022. David White, ancien directeur exécutif national de SAG-AFTRA, a animé le webinaire avec Katja Holm, consultante pour SAG-AFTRA et co-responsable du groupe mondial de la diversité de la FIA. Quatre syndicats ont été invité à partager leurs initiatives ainsi que les obstacles qu'ils rencontrent dans la lutte pour plus de diversité dans notre secteur, à savoir : SAGA (Afrique du Sud), SFA (France), ACTRA (Canada) et AEA (États-Unis).
Lisa Michelle Cornelius, vice-présidente exécutive de ACTRA Toronto, a commencé par présenter les comités régionaux et nationaux sur la diversité, l’équité, l’inclusion et l’appartenance de ACTRA, qui traitent des défis sectoriels autour du genre et de la race. Elle a présenté plusieurs aspects mis en avant dans les conventions collectives négociées avec les producteur·ices qui, par exemple, ont accepté d'accroître leurs efforts pour recruter davantage de femmes, de personnes en situation de handicap et d'artistes BIPOC (black, indigenous and people of colour) en tant que cascadeur·euses, lorsqu'iels ne sont pas identifié·es dans une scène. ACTRA a également encouragé les producteur·ices à reconnaître les pratiques discriminatoires concernant les services de coiffure et de maquillage sur le plateau qui sont souvent inappropriés ou même inexistants pour les personnes de couleur et a cosigné un communiqué sur le sujet.
Jack Devnarain, président de la Guilde Sud-Africaine des Acteur·ices (SAGA), a rappelé le manque flagrant de représentation des personnes de couleur à l'écran, conséquence du régime d'apartheid. Ce problème a ensuite été abordé au cours du processus de réconciliation en fixant des quotas, mais Jack Devnarain a souligné les limites de cette approche. Il a expliqué que la diversité culturelle et linguistique au sein des groupes raciaux a souvent été négligée par ces quotas et que certaines émissions manqueraient maintenant de représentation d’acteur·ices blanc·hes, métisses et indien·nes (selon les catégories communément utilisées en Afrique du Sud). SAGA a donc pris la position de se focaliser sur le combat pour l'égalité des chances dans l’obtention des rôles et pour la lutte contre l'exploitation des artistes-interprètes plutôt que d'encourager les quotas.
Ensuite, Nathalie Duong, actrice, chanteuse et membre active du Syndicat Français des Artistes-Interprètes (SFA), s'est concentrée sur la perspective française quant à l'anti-discrimination. Elle a expliqué que les statistiques et les quotas ethniques sont interdits par la loi française pour des questions de protection des personnes et a remis en question la pertinence des catégories ethniques qui ne reflètent guère les personnes d'origines raciales diverses. Elle a néanmoins reconnu l'importance de disposer d'informations sur les structures de discrimination pour combattre le racisme. Elle a également plaidé pour la possibilité pour tout acteur·ice de jouer n'importe quel rôle et a souligné que la SFA s'oppose à tous les types de discrimination et a mené des batailles juridiques et de sensibilisation dans des cas spécifiques de racisme auxquels les artistes ont été confronté·es.
Enfin, la dernière intervenante était Kate Shindle, présidente de American Equity's Association (AEA). Replaçant la conversation dans un contexte plus large, elle a suggéré que la pandémie et le mouvement Black Lives Matter étaient l'occasion de repenser le secteur ainsi que nos propres syndicats quant aux questions d'égalité et diversité raciales. AEA a révisé sa définition de "sécurité" dans les conventions collectives et les protocoles de sécurité pour y inclure l'absence de harcèlement et de toute forme de discrimination. AEA a également modifié ses conditions d'adhésion en les ouvrant aux professionnel·les sans contrat de travail, car ce sont souvent eux et elles qui souffrent de discrimination structurelle. Enfin, l'AEA a publié un rapport sur comment prévenir les discriminations dans l'allocation de fonds dans le secteur.