Si vous tapez « théâtre à Madagascar » sur Google, tout ce que vous obtiendrez ce sont des informations sur un film d’animation à succès mettant en scène un groupe de pingouins, une pièce de TJ Rogers ou une nouvelle comédie musicale. Si vous imputez cela à une erreur de frappe, ne prenez pas la peine de relancer votre recherche: il ne reste tout simplement aucun théâtre professionnel sur la quatrième plus grande île du monde, environ deux fois la taille de l’Etat de l’Arizona aux EE.UU.
La FIA a été informée pour la première fois de l’état pitoyable du spectacle vivant dans le pays en 2012, lorsque l’Association des Artistes du Théâtre Malagasy présentait une résolution d’urgence lors du dernier Congrès mondial de la fédération à Toronto. La résolution, unanimement approuvée par les membres de la FIA, signalait l’état critique de la dernière salle de spectacle de la capitale, le Théâtre Municipal d’Isotry, dont la détérioration faisait du choix d’y jouer un acte de bravoure et de résistance. Depuis 2010, le théâtre a presque exclusivement accueilli des cérémonies religieuses, alors que les acteurs se sont produits dans des lieux non conventionnels, souvent à des coûts personnels significatifs. Ceci dans le but de garder la production théâtrale nationale vivante.
La Convention de l’UNESCO de 2005 sur la Protection et la Promotion de la Diversité des Expressions Culturelles, que Madagascar a ratifié, marque l’engagement des parties à favoriser un environnement culturel durable et un plus grand respect du rôle des artistes. Malheureusement, il semblerait que ce soit plutôt l’inverse qui ait été fait à Madagascar.
Madagascar a traversé une période politique difficile et se place aujourd’hui parmi les pays les plus pauvres en Afrique et dans le monde. Néanmoins, des élections libres ont finalement été organisées en 2015, promesse de stabilité et de développement. La FIA croit fermement au pouvoir des arts et de la culture dans la promotion de la démocratie, de la conscience sociale et de la croissance économique et, pour cette raison, exhorte le nouveau gouvernement malgache à reconstruire son infrastructure théâtrale et à promouvoir un environnement créatif où les artistes interprètes puissent exprimer librement leur art dans l’intérêt du plus grand nombre. Tous les affiliés sont encouragés à se joindre à la FIA pour sensibiliser au besoin de rentre au peuple malgache son théâtre.
Lisez la lettre de la FIA au Maire d’Antananarivo
Lisez la lettre de la FIA au Ministre de la Culture et de l’Artisanat de Madagascar