À propos

Histoire de la FIA

Créée en 1952 par Equity au Royaume-Uni et le Syndicat Français des Artistes-Inteprètes en France, la FIA s’est imposée comme une voix fiable pour les artistes-interprètes professionnels au-delà des frontières nationales. Les pères fondateurs de la FIA ont rapidement réalisé que les problèmes professionnels affectant les artistes-interprètes dépasseraient de plus en plus les frontières nationales, nécessitant des solutions internationales issues de la coopération entre les syndicats nationaux d’artistes-interprètes.

Au cœur du travail de la FIA, depuis le début, se trouve l’engagement de promouvoir des conditions de travail décentes pour les artistes-interprètes à travers le monde. Un engagement d’autant plus pertinent dans un contexte d’évolution technologique rapide et d’une industrie créative de plus en plus mondialisée.

Après plus de 60 ans et des membres répartis sur tous les continents, la FIA est devenue une véritable fédération syndicale mondiale.

Cette section de notre site web a pour but de mettre en lumière les moments les plus significatifs de l’histoire de notre fédération. Des documents d’archives pertinents sont inclus dans la mesure du possible.

Comment la FIA a-t-elle été fondée?

La Fédération Internationale des Acteurs (FIA) a été fondée au début des années 50 par deux syndicats d’artistes interprètes français et britannique.

Gerald Croasdell – Secrétaire Général de British Actors’ Equity de 1958 à 1973 puis Secrétaire Général de la FIA de 1974 à 1983 – a écrit un récit fascinant de ces premières années :

 » La première réunion de ce qui deviendra plus tard la Fédération Internationale des Acteurs a eu lieu à Paris les 2 et 3 avril 1951, lorsque le Syndicat National des Acteurs Français a organisé une réunion des syndicats d’acteurs européens. Ce qui était appelé le Premier Congrès Européen des Acteurs n’était, en réalité, pas la première tentative du syndicat français de réunir les syndicats d’acteurs : une initiative similaire avait été prise en 1928 mais elle avait échoué.

Ce qui était appelé le Premier Congrès Européen des Acteurs n’était, en réalité, pas la première tentative du syndicat français de réunir les syndicats d’acteurs : une initiative similaire avait été prise en 1928 mais elle avait échoué. Mis à part les groups régionaux et linguistiques – ex. Nordisk Skuespillerad formé par les syndicats scandinaves – les syndicats d’acteurs semblaient avoir du mal à s’organiser à l’international. Le mérite revient donc en grande partie à Jean Darcante, alors Président du syndicat des acteurs français, pour sa persévérance et sa clairvoyance.

La dévotion de Jean Darcante au concept de coopération internationale est d’autant plus remarquable que la majeure partie de l’Europe était toujours en train de se remettre de la Seconde Guerre Mondiale, bientôt suivie par le  » Guerre Froide « , qui entrava les relations internationales. Des représentants des syndicats d’artistes-interprètes de Tchécoslovaquie, Pologne et ce qui deviendra plus tard la République Démocratique d’Allemagne – qui étaient tous intéressés par la Fédération dès ses débuts – étaient parfois incapables de participer aux Congrès, car ils ne pouvaient pas avoir leurs visas pour entrer dans le pays accueillant l’évènement.

Dans les pays particulièrement dévastés par la guerre, les syndicats d’artistes-interprètes ont expérimenté des problèmes immédiats, dont la reconstruction des théâtres, qui a été très lente, notamment en Grèce où les reconstructions sous le Plan Marshall ne prévoyaient rien pour les théâtres.

Pourtant, étaient présents lors de cette première réunion : des représentants des syndicats d’acteurs de Belgique, Danemark, France, Hongrie, Norvège, Suisse et Royaume Uni. Des manifestations d’intérêt et de bienveillance avaient également été reçues de Finlande, Italie, Pologne, Suède, Allemagne de l’Est et ancienne Yougoslavie.

Les efforts de Jean Darcante pour rassembler les syndicats d’artistes-interprètes nationaux étaient en grande partie liés à son inquiétude quant aux droits des artistes-interprètes, ou plutôt, quand à l’absence de ceux-ci. Le syndicat français, luttant lui-même sans succès pour obtenir une législation nationale sur les droits des artistes-interprètes, était persuadé que l’introduction de la télévision exacerberait le problème dans tous les pays. Les droits des artistes-interprètes sont en effet devenus une préoccupation majeure dans les années qui ont suivi.

Lors de cette première réunion, des questions préoccupantes liées à l’échange de programmes de radio et de télévision enregistrés ont également été discutées. En effet, considérant que dans de nombreux pays d’Europe, à l’exception du Royaume Uni et de la France, la télévision n’était qu’à une phase expérimentale ou pas encore introduite, ces craintes précoces se sont avérées d’une précision remarquable. La télévision allait avoir d’énormes répercussions sur tous les aspects de la profession.

Les participants à cette première réunion étaient, dès l’après midi du deuxième jour, suffisamment convaincus de la nécessité et de la valeur de la coopération internationale entre les syndicats d’acteurs pour adopter une résolution appelant à la rédaction d’une Constitution qui pourrait établir une organisation européenne des acteurs.

La réunion des syndicats d’acteurs européens suivante a eu lieu à Londres les 16, 17 et 18 juin 1952. Des délégués venant de quinze pays d’Europe et un observateur d’Australie y ont assistée.

C’est dans la Constitution, rédigée par Jean Darcante avec Gordon Sandison et Gerald Croasdell – respectivement Secrétaire Général et Secrétaire Général adjoint de British Actors’ Equity – qu’est apparu pour la première fois le titre  » Fédération Internationale des Acteurs et des Artistes-Interprètres ». Jean Darcante anticipait que si les syndicats d’acteurs accédaient à des réunions internationales, leur organisation devrait être  » internationale  » plutôt qu’  » européenne  » dans son titre. Il croyait également que, dans l’avenir, des syndicats d’acteurs non européens pourraient vouloir joindre l’organisation.

La Constitution et le titre – réduit à  » Fédération Internationale des Acteurs  » – ont été adoptés et la deuxième réunion des syndicats d’acteurs européens est devenue le 1er Congrès de la Fédération Internationale des Acteurs. Jean Darcante a été élu Président, Gordon Sandison Vice-président et le Comité Exécutif était composé de l’Autriche, du Danemark, de l’Italie et de l’ancienne Yougoslavie. Le syndicat français a accepté de fournir des bureaux pour le Secrétariat de la Fédération et les services de Pierre Chesnais comme Secrétaire Général.  »

Représentants de la FIA

  • 2021 - Gabrielle Carteris
  • 2012 - 2021 Ferne Downey
  • 2008 - 2012 Agnete Haaland
  • 1992-2008 Tomas Bolme
  • 1982-1992 Peter Heinz Kersten
  • 1973-1982 France Delahalle
  • 1970-1973 Pierre Boucher
  • 1967-1970 Vlastimil Fisar
  • 1964-1967 Rodolfo Landa
  • 1958-1964 Fernand Gravey
  • 1956-1958 Gordon Sandison
  • 1952-1956 Jean Darcante
Gabrielle Carteris 2021 -

Gabrielle Carteris a été élue présidente de la FIA en mai 2021.

Elle est présidente de SAG-AFTRA depuis 2016, à la tête du syndicat nord-américain regroupant 160 000 acteurs, artistes audio, danseurs et diffuseurs. Avant que SAG et AFTRA ne fusionnent en 2012, Carteris a occupé des postes de direction dans les deux syndicats, ainsi que dans le comité de fusion.

Carteris a connu la notoriété en jouant Andrea Zuckerman dans Beverly Hills, 90210 et son CV comprend des roles à la télévision, au cinéma et sur scène.

Carteris a été élue en août 2016 comme vice-présidente du conseil exécutif de l'AFL-CIO, réélue en 2017, et fait partie du conseil d'administration du Solidarity Center.

Elle est également ambassadrice fondatrice de ReFrame, une initiative de Women In Film et du Sundance Institute visant à faire progresser la parité hommes-femmes dans l'industrie des médias.

En 2017, Carteris a été nommée commissaire à la Commission d'Hollywood pour l'élimination du harcèlement sexuel et la promotion de l'égalité. Elle est également administrateur de l'American Film Institute et membre du conseil d'administration de la Fondation SAG-AFTRA.

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Ferne Downey 2012 - 2021

Pendant plus de 40 ans, Ferne a travaillé comme actrice à la télévision, au cinéma et à la radio au Canada. Elle a été formée au théâtre à la Dalhousie University à Halifax, Nova Scotia. Ses années de formation ont été passées à développer et produire de nouvelles pièces canadiennes avec son collaborateur régulier et compagnon de vie, le dramaturge Paul Ledoux.

Elle a commencé sa carrière dès sa sortie de l'école travaillant dans les médias enregistrés pour CBC Radio. A la fin de la vingtaine, elle s'est tournée vers la télévision et le cinéma et s'est épanouies dans ces milieux.

Ferne s'est éprise de la direction syndicale et de la planification stratégique lorsqu'elle a été élue pour la première fois au Conseil d'ACTRA Toronto en 1991 dans le but d'aider à amener un changement structurel significatif à ACTRA (Alliance of Canadian Cinema, Television and Radio Artists) - syndicat canadien national des artistes-interprètes professionnels travaillant en langue anglaise dans les médias enregistrés - pour rendre le syndicat plus dynamique et attentif aux attentes de ses membres.

En mai 2017, Ferne a démissionné après un mandat de huit années en tant que Présidente nationale d'ACTRA. Avant cela, elle avait occupé le poste de Trésorière nationale d'ACTRA pendant cinq ans. Il s'agit pour elle de 26 années dynamiques et remplies de défis dédiées au renouvellement, à la croissance et à l'engagement des membres.

En tant que Présidente activiste et féministe, elle a été élue comme Vice-présidente générale au sein de l'Exécutif de Congrès Canadien du Travail où elle a siégé pendant sept ans. Elle était fière d'être la première personne du secteur culturel à être invité à siéger dans cette capacité.

Ferne a étudié avec le Dr. Elaine Bernard au sein du Programme d'Harvard sur la Direction Syndicale avant de prétendre à la position de Présidente de la FIA. L'évènement décisif qui a confirmé sa volonté de se présenter a été le discours qu'elle a prononcé à la Conférence Diplomatique de l'OMPI sur la Protection des Artistes-Interprètes de l'Audiovisuel à Pékin le 20 juin 2012. C'était intimidant et essentiel, juste le type de défi qui stimule l'imagination.

Ferne a été élue Présidente de la FIA au 20ème Congrès de la FIA à Toronto en 2012. Elle est la troisième femme et la seconde nord-américaine à mener la fédération. Ferne a été fière d'user de ses compétences en termes de planification stratégique dans ce rôle de gouvernance globale. Elle a été réélue par acclamation au 21ème Congrès de Sao Paul, au Brésil en 2016.

Ferne agit également comme Présidente du Conseil des Gouverneurs d'AFBS, une organisation unique et fraternelle pour l'assurance et la retraite des artistes interprètes et dramaturges canadiens.

En juin 2017, Ferne a reçu un doctorat honorifique en droit pour " service exceptionnel rendu à la communauté " délivré par la Dalhousie University.

Au printemps 2018, ACTRA lui a rendu hommage faisant d'elle un membre à vie en reconnaissance de son " leadership exceptionnel et activisme dévoué pour le compte de notre industrie et de nos membres ".

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Agnete Haaland 2008-2012

Agnete G. Haaland a fièrement occupé le poste de Présidente de la FIA de 2008 à 2012. Elle a été Présidente de la Norwegian Actors Equity pendant 11 ans ainsi qu'une combattante acharnée des arts, des droits de l'homme et de la liberté d'expression.

Elle est une comédienne reconnue de Norvège qui a fait des tournées mondiales avec plusieurs de ses monologues. Son monologue Florence Nightingale - woman at war s'est joué sur trois continents. Elle est également auteure et metteuse en scène. Elle a joué les rôles principaux de plusieurs pièces d'Henrik Ibsen dont celui de Nora dans Une maison de poupée au Grand Théâtre National de Pékin. Elle a également joué tous les rôles dans Peer Gynt de Henrik Ibsen. Cette production a tourné en Norvège et a été présentée à Pékin et Shanghai par le Ministre des Affaires Etrangères de Norvège pour marquer les 100 ans de la mort d'Henrik Ibsen. Elle a joué dans toutes sortes de pièces du rôle de Anne dans Le Journal d'Anne Frank à celui de Fifi dans Fifi Brindacier. Elle a également joué des rôles importants à la télévision et au cinéma en Norvège.

Elle a dû quitter la FIA lorsqu'elle est devenue la directrice artistique du Théâtre National de Bergen, Norvège. Le Théâtre National est l'un des plus anciens théâtres permanents, fondé en 1850 par le violoncelliste norvégien, Ole Bull. Henrik Ibsen fut l'un des premiers écrivains résidents et directeurs artistiques du théâtre. Aujourd'hui le théâtre accueille trois scènes et présente approximativement 20 productions chaque année, qu'il s'agisse de classiques internationaux ou nationaux, de comédies musicales, de drames contemporains ou de théâtre jeune public et familial. Le théâtre emploie environ 150 personnes dont 45 acteurs et présente quelques 800 spectacles par an.

Elle est une voix importante et dynamique dans le débat public norvégien, et elle a été membre d'innombrables conseils et comités. Sur les questions de genre, elle croit aux comptes et en la responsabilité des gardiens pour aller de l'avant. Elle est également convaincue qu'il n'y a pas de sens à connaître le prix de tous mais la valeur de rien. Agnete est fermement convaincue que l'art peut rendre le monde meilleur en changeant nos perspectives et en suscitant de l'empathie entre être humain. La FIA lui manque énormément et elle espère travailler encore avec tous ses amis de la FIA lorsqu'elle ne sera plus un employeur!

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Tomas Bolme 1992-2008

Tomas est un acteur suédois qui a commencé sa carrière à l'âge de sept ans à la radio, à la télévision et au cinéma. Il a été accepté à l'école d'art dramatique de l'Etat suédois (1966-1969) et n'a jamais été au chômage depuis.

Tomas a grandi dans une famille active dans le milieu syndical, avec un père et un grand père tous deux membres de différents comités exécutifs. Ce n'était pas une surprise qu'il devienne membre du comité des acteurs du Théâtre dramatique royal au début des années 1970. Il a participé à son premier Congrès de la FIA, à Stockholm en 1973 en tant que messager de Rolf Rembe. Il est devenu Vice-président du syndicat suédois en 1976 et Président en 1979. Suivant les traditions suédoises, il a assisté aux Congrès de la FIA à Paris, Athènes et Leningrad en 1982, 1985 et 1988. Avec le soutien de Rolf Rembe, il s'est porté candidat à la présidence de la FIA au Congrès de Montréal en 1992 et a été élu.

Il a d'abord travaillé avec Michael Crosby comme Secrétaire Général et a participé à tout ce que Crosby suggérait. Lorsque Katherine Sand fut élue Secrétaire Générale à Copenhague en 1996, elle lui demanda de jouer un rôle plus actif dans le travail de la FIA. Ils ont beaucoup voyagé pendant ces années et lorsque Tomas a obtenu le soutien de deux organisations coordinatrices LO-TCO d'aide internationale au développement syndical, ils commencèrent avec les pays africains, les pays d'Europe de l'Est, Hong Kong et l'Amérique Latine. L'un des succès fut la création d'Afro-FIA au Ghana, qui fut présenté au Congrès de Montevideo en 2000. Malheureusement, Katherine est partie pour son mari et les Etats-Unis en 2001.

Dominick Luquer est alors devenu le nouveau Secrétaire Général et a trouvé une façon parfaite de travailler avec Tomas. Ils ont géré ensemble les Congrès de Budapest en 2004 et de Marrakech en 2008 lorsque Tomas a finalement quitté son poste.

Tomas a déclaré que le travail - en particulier avec la brillante Katherine Sand - a créé une atmosphère qui a toujours mené au consensus. La particulièrement bonne coopération qui a suivi avec Dominick Luquer et le Présidium composé des meilleurs représentants syndicaux qu'il ait rencontrés, ont rendu le travail avec FIA facile et particulièrement joyeux.

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Peter Heinz Kersten 1982-1992

Peter Heinz Kersten était un magicien, chanteur et interprète de Wienerlied (chansons viennoises traditionnelles) autrichien.

Il était Président de la FIA de 1982 à 1992. En 1938, Peter Heinz Kersten devient un membre du pensionnat catholique Wiener Sängerknaben - chœur de Vienne - fondement de sa carrière de chanteur. En 1944, il entame ses études de dentisterie, qu'il terminera par un examen d'Etat en 1954. Une année plus tard, il ouvre son cabinet dentaire. En parallèle de ses études universitaires, il étudie la musique à l'académie de Vienne. Sa dernière apparition lors d'un récital de chant à Vienne date de novembre 2002.

En 1962, il est élu Président de Magische Klub Wien, poste qu'il a occupé jusqu'en 1989. En 1973, il devient Président de la Fédération Internationale des Sociétés Magiques (FISM) et organise en juillet 1976 le 13ème Congrès International de la FISM à Vienne. Deux ans plus tard, il devient Président de la Section Arts et Spectacles du Syndicats et des Arts et des Médias (GdG-KMfB) et aussi Président de Soziawerks Österreichischer Artisten.

Peter est élu Président de la FIA en 1982, un poste auquel il est réélu en 1985 et 1988. La même année, il prend part à la fondation de MRA (Magischer Ring Austria). Il est élu le premier Président de MRA, fonction qu'il occupe jusqu'en 1988.

Peter Heinz Kesten est décédé en 2004.

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France Delahalle 1973-1982

France Delahalle adhère au SNA (Syndicat National des Acteurs) dès ses premiers contrats. Ce sont les évènements de 1968 en France qui ont éveillé son désir de s'engager dans l'action syndicale militante. Sans jamais perdre son esprit critique, elle saura, avec d'autres, évoluer dans un sens constructif. Après cette période troublée, elle commença à travailler au syndicat dans la " branche théâtre " mais s'intéressa très vite aux questions internationales qui l'amèneront à participer en 1970 à un congrès de la FIA à Amsterdam.

Elle s'investit alors totalement dans ce secteur et fut élue présidente de la FIA dès le congrès suivant en 1973 à Stockholm. Son implication et les responsabilités qui en découlaient eurent lieu dans le contexte bien particulier de la mise à l'écart - après les évènements de Tchécoslovaquie en 1968 - de Vlastimil Fisar, président élu au congrès de Prague de la FIA en 1967.

Après le mandat du canadien Pierre Boucher, le choix d'une présidence " neutre " s'imposa face aux deux blocs. C'est le secrétaire général Gérald Croasdell qui a su persuader la délégation française de proposer France Delahalle pour sa forte personnalité et son autorité. C'était en 1973 et au mois de septembre survint le putsch de Pinochet au Chili. Dès son élection, France a su convaincre la FIA et l'amener à condamner unanimement l'évènement. Durant trois mandats jusqu'en 1982 elle joua avec Gérald Croasdell un rôle éminent pour maintenir dans la FIA un équilibre alors instable.

Sur le plan national, France a toujours su répondre " présente " quand le syndicat était l'objet d'attaques diverses ou rencontrait des difficultés internes. En 1968 d'abord mais aussi en 1976/77 lors de la longue grève de 3 mois des artistes interprètes à la télévision, en 1980 lors du départ non prévu et très soudain du délégué général et également la même année au moment des évènements de Pologne qui perturbèrent la confédération syndicale.

En 1984 elle prend la codirection du théâtre St Georges. Elle a tourné dans plus de 20 films (cinéma et télévision) et a joué dans plus de 25 œuvres théâtrales. Son mari Georges Herbert était à la tête d'une importante organisation de tournées et était également directeur de théâtre depuis la fin de la guerre jusqu'à sa mort en 2000.

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Pierre Boucher 1970-1973

Pierre Boucher est un des nombreux comédiens qui ont occupé le poste de président de l'Union des Artistes (UDA), Canada.

Pourtant, il n'aurait jamais pensé être un jour acteur. C'est lors de ses études en droit qu'il découvre la passion du théâtre. Vedette de nombreuses pièces présentées sur scène, les téléphiles se souviennent de lui pour ses rôles dans" Radisson ", " Rue de l'Anse " et " Rue des pignons ".

Lorsqu'il devient président d'UDA en 1962, il y a alors mésentente avec la Place des Arts qui refuse de reconnaître la juridiction de l'UDA sur les artistes qui s'y produisent. C'est aussi à cette époque que l'UDA commence à ressentir le besoin de définir un " statut de l'artiste " qui ne viendra que plusieurs années plus tard.

Après avoir siégé au CRTC (Conseil de la Radiodiffusion et des Télécommunications Canadiennes), Pierre Boucher s'éteint prématurément en 1973.

Vlastimil Fisar 1967-1970

Vlastimil Fisar était un acteur de premier plan de l'un des principaux théâtres de Prague dans les années 1960, un artiste de radio et de télévision populaire et le président de son syndical national. Lors du Congrès de la FIA à Mexico City en 1964, il a audacieusement invité la Fédération à se réunir dans son pays la prochaine fois - ce qui signifiait la première réunion de la FIA derrière ce qu'on appelait alors le " rideau de fer ". L'initiative a été un succès. Des observateurs de Screen Actors' Guild of America (SAG) et de Cultural Workers' Union de l'URSS ont participé au Congrès de Prague en 1967 et l'année qui a suivi les deux organisations ont annoncé qu'elles souhaitaient devenir membres.

Le Congrès s'est terminé par l'élection de Vlastimil Fisar comme président de la FIA. Les mois qui ont suivi ont probablement été parmi les plus heureux de Vlastimil comme leader syndical. Ils ont coïncidé avec le " printemps de Prague " en 1968, mouvement dynamique ayant pour but de libéraliser et d'humaniser la structure politique existante en Europe de l'Est. Vlastimil était membre de Parti Communiste mais également un porte-parole enthousiaste du " printemps de Prague " - ce qui allait créer des tensions avec l'institution politique.

Pendant l'été, Vlastimil s'est rendu à Stockholm où le Secrétariat de la FIA était désormais basé, avec ce qu'il avait de plus cher : sa famille et sa nouvelle SIMCA. Le retour a mis un terme brutal à l'idylle ; des troupes allemandes attendaient à la frontière entre la République Démocratique d'Allemagne et la Tchécoslovaquie prête à entrer dans son pays. Les pays voisins socialistes avaient décidé de mettre fin au " printemps de Prague ".

Pour Vlastimil Fisar l'avenir était devenu sombre. Les autorités l'empêchaient non seulement de prendre part à toute activité syndicale nationale mais aussi de se produire devant un public, une caméra ou un micro. Il avait le droit de continuer de vivre avec sa famille dans l'appartement en face de " son " théâtre mais sans jamais y jouer. Cette situation était également intenable pour FIA ; l'organisation ne pouvait opérer avec un Président incapable d'exercer sa profession. Lors du prochain Congrès à Amsterdam en 1970, Vlastimil a été élu Président Honoraire mais la fonction active a été reprise par la canadien francophone Pierre Boucher.

Ce n'est que vingt ans plus tard, avec la chute du " mur de Berlin " en 1989 et l'assouplissement politique général qui a suivi en Europe de l'Est, que la situation personnelle de Fiscar s'est améliorée. Le bannissement professionnel qui s'était abattu sur lui a été levé, et ses collègues l'ont rappelé pour participer au travail du syndicat. Mais malheureusement, il était trop tard. Il avait été frappé par un cancer de la gorge qui a rapidement mis fin à sa vie.

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Rodolfo Landa 1964-1967

Rodolfo Landa, nom de scène du très célèbre au Mexique Rodolfo Echeverría Alvarez, était un homme aux multiples facettes et à la personnalité particulièrement attrayante. Sa carrière d'acteur qui a démarré au théâtre en 1934, se caractérise par sa grande sympathie, qui ajoutée à son intérêt pour les problèmes sociaux l'a amené à prendre la tête de l'Asociación Nacional de Actores de Mexico, aussi connue sous l'acronyme ANDA, entre 1953 et 1966, activité qui comme souvent l'a un peu éloignée de sa profession d'origine. Il est néanmoins juste de dire qu'il a dirigé le syndicat avec une connaissance spécifique du droit du travail, dans la mesure où il était également avocat. Dès 1966, il a commencé à exercer des responsabilités publiques de grande importance, généralement en rapport avec l'industrie de spectacle. Son frère cadet, Luis Echeverría Alvarez, est également entré en politique et est devenu Président du Mexique. En 1970, Rodolfo a été nommé Directeur de la Banque Nationale pour le Cinéma, marquant une période importante pour le développement de l'industrie audiovisuelle mexicaine, avec un intérêt particulier pour les jeunes metteurs en scène et créant - parmi d'autres choses ; le Cineteca Nacional, le Centro de Capacitación Cinematrográfica, et soutenant le Festival Internacional Cervantino, fondé par le maître du théâtre : Enrique Ruelas. Au fil des années, ce festival de théâtre a gagné une véritable reconnaissance internationale comme un événement présentant le travail théâtral de Miguel de Cervantes Saavedra, par des compagnies du monde entier, en particulier en langues hispaniques.

Pendant ses années à la tête d'ANDA, il était également président du Centro Mexicano de Teatro, affilié à l'Instituto Internacional de Teatro de l'UNESCO, entre 1955 et 1962, et a promu l'intégration et la participation d'ANDA aux débuts de la Fédération Internationale des Acteurs. En 1964, a été organisé le premier Congrès de la FIA dans un pays d'Amérique Latine. Il s'est clôturé par l'élection de Rodolfo Landa comme Président de la Fédération Internationale des Acteurs, jusqu'à présent le seul président latino-américain. Il a assuré la présidence jusqu'en 1967, peu de temps après avoir quitté la présidence d'ANDA, pour s'engager activement dans la politique de son pays. Il a été élu député national à deux reprises et sénateur une fois. L

orsqu'il était étudiant en droit, Rodolfo Landa a collaboré avec Julio Bracho, fondateur de Teatro Universitario et est devenu ami avec le poète mexicain et Prix Nobel, Octavio Paz, ainsi qu'avec le professeur López Portillo. D'avocat et académicien, et du fait de ses liens d'amitié avec les frères Rodolfo et Luis Echeverría Alvarez, José Lopez Portillo s'est intéressé à la politique, devenant plus tard l'une des présidents les plus prestigieux et connus de la République du Mexique.

En plus de travailler régulièrement au théâtre, et avant de concentrer ses efforts sur le syndicalisme et la politique, Rodolfo Landa a également tourné dans près de 80 films, menant une vie intense jusqu'à la dernière décennie du siècle passé. Il est décédé à Cuernavaca en 2004.

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Fernand Gravey 1958-1964

Fernand Gravey est un acteur célèbre qui acquit une renommée internationale grâce au cinéma. Il est né en Belgique de parents comédiens. De son vrai nom, Fernand Mertens, il sera naturalisé français après la guerre.

Enfant il tourne dans plusieurs films. Pendant la Première guerre mondiale, sa famille s'installe à Londres où il apprend l'anglais, ce qui lui sera d'une grande utilité plus tard dans sa carrière. Il s'oriente vers le théâtre et s'installe à Paris à la fin des années 20 où il adopte le pseudonyme de Gravey. Jusqu'à la Seconde guerre mondiale, il tourne une quarantaine de films et joue dans une dizaine de spectacles de théâtre. Il est le jeune premier qui incarne la séduction à la française.

Sa totale maîtrise de l'anglais lui permet d'envisager une carrière internationale et tenter sa chance à Hollywood. Il franchit l'océan en compagnie de son épouse. Il est engagé par Mervyn Le Roy pour " The king and the clown girls " (1937) avec Joan Blondell, et tourne dans " Fools for scandal " (1938) avec Carole Lombard. Il dira plus tard " On travaille magnifiquement à Hollywood et on y apprend pas mal de choses, dont la première est de savoir qu'on n'y pourra pas rester toujours ".

En 44/45 il est engagé volontaire dans la Légion étrangère, car il est encore de nationalité belge, et fait campagne en France et en Allemagne sous le grade de lieutenant de réserve. Après la fin de la guerre il obtient la nationalité française.

Au SNA (syndicat national des acteurs) qui a succédé à l'Union des Artistes, il a l' idée en 1946 de créer " le bureau V " ( V pour " vedettes " ) , s'inspirant de l'exemple des syndicats d' acteurs des Etats Unis. Afin que celles-ci participent plus activement à la vie du syndicat. C'est ainsi qu'en 1947, le " bureau V " prendra une part active à la campagne pour la révision des accords Blum-Byrnes signés en 1946, ce qui amènera le gouvernement à instaurer une limitation du nombre de copies des films américains exploités en France.

Proposé par le SNA, il est élu à la présidence de la FIA en 1958 et le restera jusqu'en 1964. Il sera également le premier représentant de la FIA au conseil d'administration de l'association du festival de Cannes.

De la fin de la guerre jusqu'à son décès, il tourne encore une trentaine de films dont " La ronde " de Max Ophuls, " Si Versailles m'était conté " de Sacha Guitry ainsi qu'une série pour la télévision sous la direction de Maurice Pialat. Au théâtre, durant cette période, il joue dans une trentaine de pièces, particulièrement dans le théâtre de "boulevard ".

Il meurt subitement d'un infarctus. Depuis 1936, il était marié avec l'actrice Jane Renouardt.

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Gordon Sandison 1956-1958

Gordon Sandison a été Secrétaire Général d'Equity de 1946 jusqu'à sa mort précoce à l'âge de 47 ans en 1958. Il a occupé ce poste à une période à laquelle le développement rapide des nouveaux médias et méthodes d'enregistrement nuisait aux acteurs plus qu'à n'importe quelle autre époque, nécessitant de la clairvoyance et un leadership cohérent.

Peu de temps après sa nomination, les fermetures de théâtres en pleine crise pétrolière ont donné à Sandison l'opportunité de faire preuve de dynamisme et de détermination dans tous les aspects de son travail chez Equity. Il constata l'importance d'une organisation complète dans les studios de cinéma et d'une véritable représentation de la profession dans les Conseils de l'industrie. A cette période, Equity, le Syndicat des Musiciens et la Fédération des Artistes de Variété se sont rassemblés pour garantir la séparation de la radio et de la télévision aussi longtemps que des artistes étaient concernés. A la télévision, il a poussé pour, et obtenu, des rémunérations appropriées pour les rediffusions ainsi qu'une limitation de celles-ci. Il a compris l'importance cruciale dans le futur des modèles de l'emploi à la télévision, au cinéma et dans la publicité et a recommandé et conduit via une action efficace l'établissement de frais d'exploitation et d'usage.

A sa mort, le Conseil d'Equity a créé un fonds pour la subsistance et l'éducation de ses enfants. Le fait que plus de 7.000£ aient été soulevées témoigne du respect et de l'affection dont Gordon bénéficiait dans la profession.

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Jean Darcante 1952-1956

Jean Darcante était un comédien et metteur en scène français. Après le conservatoire national d'art dramatique, il commence sa carrière de comédien de théâtre au début des années 30 avec Gaston Baty qui lui confiera plus tard son théâtre pour y mettre en scène la Célestine de Fernando de Rojas. Acteur de cinéma, il tourne entre autres avec Sacha Guitry, Jean-Pierre Melville et Christan Jaque.

Pendant l'Occupation, il milite activement avec d'autres dans le Comité du jeune théâtre dont l'activité consiste à contrer le COES (Comité d'organisation des entreprises de spectacle) nommé par Vichy. Avec Claude Vermorel, auteur engagé, Jean Darcante crée un syndicat des acteurs clandestin lié à la CGT, elle aussi clandestine. Il en est élu (déjà) secrétaire général sous la présidence d'André Luguet. Très vite la fibre syndicale s'éveille chez lui.

Après la guerre, la restructuration du syndicat Union des artistes s'avère nécessaire. Il change de nom et prend celui de Syndicat national des acteurs (SNA). Homme d'action dynamique, Jean Darcante s'oppose à la direction en place, accusée d'immobilisme. Grâce à ses propositions d'actions syndicales offensives, il accède au poste de secrétaire général du SNA en 1945 et sera réélu à plusieurs reprises à cette fonction. Dirigeant autoritaire, ses talents d'orateur lui permettront de tenir à distance ses adversaires politiques. Ses qualités de leader et d'organisateur étaient telles que les statuts du syndicat furent modifiés afin qu'il puisse continuer d'être élu bien que directeur du théâtre de la Renaissance depuis 1946.

Dès 1951, la question des droits des artistes interprètes sur l'enregistrement et la reproduction de leur travail enregistré se pose et des réunions entre syndicats de divers pays européens sont organisées à Paris sous sa présidence.   La première a lieu le 3 avril 1951. En 1952, la FIA est créée à Londres. Jean Darcante en assura la présidence jusqu'en 1956.

Depuis la Libération le conflit qui l'oppose aux vieux dirigeants de l'Union des artistes n'a pas cessé. Le conflit entre, " anciens " et " modernes " va s'amplifier jusqu'à la scission. Jean Darcante en sera la cheville ouvrière. Avec Gérard Philipe, qui en est la figure de proue et le meneur, Darcante participera activement à cette scission menée par les " modernes ".

Elle a lieu en août 1957 et durera jusqu'à la réunification le 15 juin 1958 qui se fait sous le nom de Syndicat Français des acteurs (SFA). Gérard Philipe en est le président. En 1958, Jean Darcante devient secrétaire général de l'Institut international du Théâtre (UNESCO). Il le restera jusqu'en 1980. Elle a lieu en août 1957 et durera jusqu'à la réunification le 15 juin 1958 qui se fait sous le nom de Syndicat Français des acteurs (SFA). Gérard Philipe en est le président.

En 1958, Jean Darcante devient secrétaire général de l'Institut international du Théâtre (UNESCO). Il le restera jusqu'en 1980.

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  • 2001 Dominick Luquer
  • 1996-2001 Katherine Sand
  • 1991-1995 Michael Crosby
  • 1983-1991 Rolf Rembe
  • 1974-1983 Gerald Croasdell
  • 1968-1974 Rolf Rembe
  • 1952-1968 Pierre Chesnais
Dominick Luquer 2001

Dominick Luquer a rejoint la FIA fin 1999. Il avait alors été recruté pour construire une représentation solide de la FIA à Bruxelles, au cœur de l'Europe. Alors que de plus en plus de pays rejoignaient l'Union européenne, il est devenu clair que la FIA devrait établir une relation solide avec les institutions et les décideurs européens, surveiller de près les développements et faire entendre la voix des artistes-interprètes sur tous les sujets pertinents pour eux. Concentrer les ressources pour étendre le Secrétariat de la FIA est alors devenu une nécessité.

Dominick a collaboré étroitement avec Katherine Sand, alors Secrétaire Générale de la FIA, pendant environ un an et demi puis a été désigné pour lui succéder en 2001. Avant cela, il a travaillé comme avocat dans différents domaines d'expertise, du droit des consommateurs aux questions environnementales et à la protection de l'enfance. Malgré son absence de formation syndicale, Dominick avait une affinité naturelle avec le monde des artistes-interprètes et été déterminé à les aider à améliorer leur existence - une passion qu'il partage dorénavant avec trois autres membres du personnel. En 2010, il a déménagé le bureau de la FIA de Londres à Bruxelles et a étendu les ressources de la FIA pour renforcer le Secrétariat. La FIA avait besoin de grandir pour continuer à servir ses membres à un moment critique, alors que la technologie était sur le point d'amener de nouvelles opportunités mais également des défis sans précédents.

La croissance extraordinaire d'Internet et des médias numériques a modifié la façon dont nous pensons, vivons et interagissons les uns avec les autres. Elle a transformé le comportement des consommateurs, a faire du monde un endroit beaucoup plus petit et a fait tomber les barrières géographiques et politiques. Elle a également eu des implications profondes quant à la façon dont les interprétations sont faites, financées, livrées et appréciées par le public. Le vol digital a induit en erreur des générations entières les poussant à croire que la culture doit être pour tous, tant que d'autres payent pour elle. Les services de streaming mondiaux ont donné le sentiment que les contenus doivent être disponibles partout à tout moment. Alors que les membres de la FIA ont développé de nouveaux outils pour protéger et rentabiliser le travail de leurs membres dans l'environnement numérique, la Fédération continue de promouvoir des nouvelles normes internationales à l'OMPI, menant à l'adoption en 2012 du Traité de Beijing sur les Performances Audiovisuelles. Il s'agit d'une réalisation historique pour la FIA et d'un hommage à la détermination de beaucoup de ses membres, qui n'ont jamais laissé tomber et n'ont jamais perdu l'espoir, malgré le long blocage dans les négociations. Depuis ce jour, la FIA fait campagne pour la ratification de cet instrument et une mise en œuvre significative dans les systèmes nationaux légaux.

Avant cela, la FIA a vigoureusement défendu l'adoption par l'UNESCO de la Convention de 2005 sur la Protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, limitant les échanges de biens et services culturels et reconnaissant la prérogative d'un pays à produire et distribuer ses propres contenus, alimentant les opportunités d'emploi et une industrie culturelle performante.

Sous la direction de Dominick, la FIA et ses syndicats membres sont entrés dans une période de bouleversements politiques, sociaux et économiques sans précédent qui a engendré de sévères coupes budgétaires dans l'art et la culture, des réformes du marché de travail drastiques et, plus généralement, une tendance vers des formes d'emploi plus flexibles remettant en cause l'accès aux droits de travail fondamentaux. De nouveaux acteurs puissants ont fait leur apparition dans l'industrie, saisissant chaque occasion de maximiser les profits à un coût minimal dans le monde entier. La valeur de la solidarité et de la coopération internationale n'a jamais été aussi grande que durant ces années chargées. De l'action collective pour la garantie de conditions de travail décentes pour les artistes-interprètes en Nouvelle Zélande, ou le droit des artistes-interprètes à négocier collectivement en Irlande malgré leur statut d'indépendants, à la décision parmi les affiliés de la FIA de lutter contre les doubles standards dans les productions internationales en Inde, à renforcer les syndicats d'artistes-interprètes en Afrique du Sud ou protéger le statut d'emploi des artistes-interprètes en Argentine, le mandat de la FIA comme fédération internationale de syndicats n'a jamais été aussi diversifié. Alors que le monde témoigne de plus d'isolationnisme et de protectionnisme, la FIA continue de défendre la diversité et l'égalité, des conditions de travail justes pour tous les artistes-interprètes professionnels et leurs droits à s'organiser collectivement.

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Katherine Sand 1996-2001

Katherine Sand a succédé à Michael Crosby en tant que Secrétaire Générale de la FIA en 1995, il s'agit de la première femme nommée à ce poste. Juste avant cela, elle a travaillé en tant que Responsable de recherche et de campagne pour British Actors' Equity, à l'époque où Ian McGarry était Secrétaire Général. Il s'est agi pour elle d'une période très enrichissante durant laquelle en plus d'écrire, de faire de la recherche et de mener campagne, elle a assisté aux réunions de l'EuroFIA et a administré le Comité International pour Liberté Artistique du syndicat. Son engagement pour le soutien aux acteurs déplacés lors de la guerre de Yougoslavie a été une expérience particulièrement frappante et influente. Elle a rejoint la FIA avec une connaissance solide des syndicats d'acteurs et des problèmes qu'ils rencontrent, notamment dans les autres pays.

Avant ça, Katherine a passé plusieurs années à travailler pour le Parti Travailliste Britannique, dans l'opposition, d'abord en tant que chercheur puis en tant que Responsable des campagnes du parti, avant et pendant les élections de 1992. Malgré le fait que Katherine n'avait pas, comme ses prédécesseurs à la FIA, occupé le poste de Secrétaire Général d'un syndicat, elle a intégré l'organisation avec un profond engagement envers le mouvement syndical et une véritable expérience en matière de campagne et de recherche.

Dans la seconde partie des années 1990s, le passage de Katherine à la FIA a été dominé de façon considérable par les développements à l'OMPI. Les éléments de cette époque étaient le processus menant à l'adoption du WPPT en 1996, et ensuite - en tout cas à cette époque - la tentative ratée d'obtenir un instrument international pour protéger les droits des artistes interprètes dans leurs performances audiovisuelles. Les membres de la FIA, sous l'intendance de Katherine et l'engagement enthousiaste et exceptionnel du Président Tomas Bolme, ont travaillé sans relâche pour créer et maintenir le consensus malgré de véritables tensions à l'époque. La Fédération est demeurée forte, harmonieuse et unie.

Durant cette période, la FIA a élargi ses programmes de développement syndical, continuant à travailler dans les anciennes républiques soviétiques, et organisant des ateliers réguliers sur le développement syndical dans un certain nombre de pays d'Afrique, dont l'Afrique du Sud et le Zimbabwe, associant un grand nombre de membres de la FIA en tant que formateurs ou participants, amenant d'énormes bénéfices à toutes les personnes impliquées, formateurs et stagiaires.

Le Spectacle Vivant était également un élément important à cette période et la première Conférence de la FIA sur le Spectacle Vivant s'est tenue à Lisbonne en 1999. C'est à cette époque qu'American Actors' Equity, un important ancien membre de la FIA a réintégré la FIA après neuf années de hiatus. D'autres initiatives pertinentes pour le secteur du spectacle vivant incluaient le Passeport EuroFIA pour la Danse, un programme d'échange et de solidarité concrète envers un groupe particulier d'artistes interprètes lorsqu'ils travaillent à l'étranger. La FIA a développé une relation étroite avec l'OIT à cette époque, est restée visible auprès des organisations de Sociétés de Gestion Collective de plus en plus influentes et, malgré la taille du Secrétariat, a tenté d'être présente partout où les intérêts des artistes interprètes étaient discutés ou potentiellement influencés, approche qui s'est depuis développée et qui a été à l'origine de belles réalisations.

A cette époque, le Secrétariat de la FIA était situé à Londres, mais la nomination de Dominick Luquer comme Secrétaire Général Adjoint à Bruxelles a marqué le début d'une importante nouvelle base pour la FIA en Europe, et la reconnaissance par les affiliés de l'importance des politiques européennes en ce qui concerne les intérêts des artistes interprètes. Les années 1990 ont été une période chargée et dynamique à la FIA, avec un Présidium enthousiaste et actif et des affiliés motivés et énergiques à travers le monde travaillant ensemble pour préparer le terrain de croissance et d'influence plus grandes encore.

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Michael Crosby 1991-1995

Michael Crosby (à droite sur la photo) a rejoint Actors Equity à l'âge de 7 ans.

Il est devenu leur Responsable pour le Théâtre en 1976 puis Secrétaire Fédéral de 1981 à 1991. C'est lors de cette décennie qu'Equity est devenu le puissant moteur qu'il est aujourd'hui. Les membres du syndicat ont mené une campagne fructueuse pour un taux plus élevé de contenus australiens à la télévision, la réforme de l'aide à l'industrie cinématographique, la protection des emplois pour les acteurs australiens dans les rôles titres, l'étalement de l'impôt, l'augmentation des subventions pour les arts du spectacle, des rémunérations pour les rediffusions et résidus, les tarifs de SAG sur les productions financées à l'étranger filmées en Australie et des taux minimaux plus élevés pour les acteurs dans l'industrie. La décennie s'est terminée avec la négociation de la fusion d'Equity, du Syndicats des Techniciens et de l'Association des Journalistes.

Il a été Secrétaire Général de la FIA de 1991 à 1995 - une période de changements fondamentaux pour les syndicats en Europe de l'Est et le début des négociations pour une Convention sur l'audiovisuel couvrant les droits des artistes-interprètes.

Lorsqu'il est rentré de Londres, il a aidé à la conception d'un programme de construction de syndicat pour ACTU, sommet du Conseil Syndical, et a géré ce programme pour les dix années qui ont suivi. Vers la fin de cette période, il a écrit un livre, " Le pouvoir au travail, reconstruire le mouvement syndical australien " - depuis traduit en néerlandais et allemand. Il a ensuite fait un court passage au Service Employees International Union - un grand syndicat nord-américain. Lors de cette période avec SEIU, il a mené une grande campagne pour organiser les agents d'entretien en Australie puis a ensuite déménager à Amsterdam pour créer puis gérer le Change to Win European Organising Centre.

Il est ensuite encore retourné en Australie pour devenir le Président national de United Voice, un syndicat général très large et a mené des campagnes pour organiser les agents de nettoyage et les spécialistes de l'éducation des jeunes enfants.

Il est maintenant de retour au sein de SEIU, travaillant en Europe et en Asie, pour aider les travailleurs à construire des syndicats puissants.

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Rolf Rembe 1983-1991

Né en 1926, Rolf Rembe a été Secrétaire Général de la FIA de 1968 à 1973 et de 1983 à 1991.

Son père étant instituteur dans une zone rurale du sud de la Suède, Rolf a étudié la littérature et l'histoire à l'Université de Lund, ayant pour ambition de devenir enseignant dans le secondaire. Sa licence a été considérablement retardée par de nombreuses tâches aussi chronophages qu'instructives, dont rédacteur du journal des étudiants et président du syndicat des étudiants. Au lieu d'enseigner, il a commencé en 1953 en tant que journaliste dans un petit journal de gauche de Stockholm. Il a également travaillé pendant un an pour la Branche Suédoise de la commission internationale supervisant l'armistice après la Guerre de Corée. Puis, à partir de janvier 1956, il est devenu le premier secrétaire syndical permanent des Travailleurs du théâtre suédois (Svenska Teaterförbundet).

Rolf n'a pas étudié le droit. Il n'a jamais été acteur. Mais durant ses années à Lund, il est tombé amoureux d'une jeune actrice travaillant au théâtre de la ville de Malmö. Ses années avec elle lui ont donné un aperçu de la vie professionnelle - notamment des conditions économiques - des acteurs.

Le syndicat était vieux mais faible. Les membres devaient encore venir à bout des contradictions de leur profession : pour rencontrer le succès en tant qu'artistes ils devaient se produire ; pour obtenir des conditions de vie descentes ils devaient se préparer à refuser de se produire. Dans les années 1950, la télévision publique avait une forte position de monopole. Lorsque le syndicat s'est mis en grève en décembre 1963, la direction de la télévision s'attendait toujours à ce que les artistes interprètes " reviennent en rampant ". Ils avaient tort. Après une grève qui a duré 111 jours avec une discipline parfaite de la part des artistes, un accord acceptable a été trouvé. Au Congrès de la FIA à Mexico City en 1964, Rolf a été élu Vice-président de la FIA. Lorsqu'en 1968 le secrétaire du syndicat membre français - Pierre Chesnais - a quitté son poste de Secrétaire Général de la FIA " à mi-temps ", il a été demandé à Rolf de prendre le relais depuis Stockholm. L'arrangement a duré cinq ans jusqu'à ce que Gerald Croasdell soit élu premier Secrétaire de la FIA à temps complet basé à Londres.

La FIA était particulièrement importante dans les domaines de la radio, de la télévision et du cinéma. Inspiré par Gerald Croasdell et British Equity, Rolf a plaidé, bien qu'avec un succès limité, pour que la politique de la FIA soit 'une interprétation est une interprétation' et cette communication au public, qu'elle soit en direct ou enregistrée, doit donner droit à une rémunération séparée. De telles aspirations avaient rapidement mené la FIA, ainsi que l'organisation internationale des musiciens FIM, dans le domaine particulièrement rude des droits de propriété intellectuelle et des conventions internationales dont la Convention de Rome et l'Accord Eurovision.

Un autre défi a été de rendre la FIA véritablement internationale : ni les artistes interprètes des Etats Unis ni ceux de l'URSS n'étaient membres. Il s'agissait d'une tâche délicate dans une période marquée par la Guerre froide et le Rideau de fer traversant l'Europe. Avec beaucoup d'efforts et de diplomatie, le - alors Président de la FIA - tchécoslovaque Vlastimil Fiscar et Rolf ont réussi à amener les américains et les soviétiques à rejoindre la fédération au Congrès d'Amsterdam en 1970. Ironiquement, et tristement, c'est à la même période que Vlastimil Fiscar est devenu politiquement et professionnellement ostracisé par les décideurs de son pays pour être devenu " contre révolutionnaire ".

En 1977, après 21 ans avec Teaterförbundet, il a été demandé à Rolf de devenir directeur du théâtre municipal de Malmö (celui-là même où il avait découvert pour la première fois le métier d'acteur). Après 3 années, il a déménagé à Copenhague pour devenir chef du département culturel du Conseil Nordique des Ministères.

En 1983, Rolf est retourné à la FIA en tant que Secrétaire Général à Londres devenant le successeur de son propre successeur : Gerald Croasdell. Son séjour à Londres a duré jusqu'en 1992. Ces années ont été largement dévouées à l'expansion de la FIA et à la consolidation de ses activités notamment dans sa coopération avec l'UNESCO et dans sa réponse au développement économique et politique de l'Union européenne. A son départ, la chute du Mur de Berlin et de l'Union Soviétique ont ouvert une nouvelle situation pour les artistes interprètes et leurs syndicats en Europe de l'Est et ont rendu leurs relations avec la FIA similaire à celles entretenues avec le reste du monde. Rolf Rembe est décédé en 2022.

Lire l'hommage de la FIA à Rolf Rembe.

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Gerald Croasdell 1974-1983

Fils d'un greffier d'un quartier de Londres, Gerald Croasdell avait une passé improbable pour un représentant syndical - même dans un milieu si spécifique que le théâtre. En outre, il n'y a pas trace de sang d'acteur dans ses veines. Avocat de formation, il a d'abord rejoint Equity en tant que conseiller juridique en 1950 mais c'est très certainement son sens politique plutôt que sa formation juridique qui l'a mis dans les bonnes grâces du secrétaire général d'Equity de l'époque, Gordon Sandison.

Le syndicat des acteurs était profondément déchiré par l'existence de factions, et la gauche radicale était temporairement en position dominante. De ce point de vue, Gerald Bright Croasdell qui avait étudié à Highgate, avait tout pour lui : président avant-guerre du syndicat de Cambridge et membre des Apostles, leader de la section jeune de la Ligue des Nations Unies, étant particulièrement actif côté Républicains dans la Guerre Civile Espagnole.

Lors de son service militaire pendant la Deuxième Guerre Mondiale, Croasdell a d'abord été chef de char puis a occupé le rôle moins conventionnel d'agent de terrain de l'armée à bord d'un porte avion en Extrême Orient. A la fin de la guerre, il a été élevé au rang d'Officier de l'Ordre de l'Empire Britannique.

Découvrant que la pratique privée en tant qu'avocat ne répondait pas à toutes ses aspirations, il accepta avec soulagement le poste de conseiller juridique chez Equity - auquel sera plus tard ajouté celui d'assistant du secrétaire général -, rejoignant le syndicat au début de la Guerre de Corée. A cette époque, la tolérance envers les communistes et leurs compagnons de route était bien moindre qu'à l'époque où l'Union Soviétique était considérée comme le grand allié du Royaume Uni et ce même dans le mouvement syndical ; mais la réaction de Croasdell aux vicieuses querelles politiques qui menaçaient de détruire Equity a pu sembler surprenante. Bien avant qu'il ne reprenne le poste de secrétaire général en 1958, suite à la maladie et au décès de son prédécesseur, il avait compris que le syndicat ne pourrait survivre que s'il se concentrait sur les combats liés au droits professionnels et industriels, idée autour de laquelle tous leurs membres pourraient se réunir, qu'importe leur couleur politique.

Cette attitude ne faisait aucune différence quant à ses propres convictions politiques, qui sont restées résolument Marxiste et de gauche. Mais dans l'exercice de ses fonctions, il renonçait à toutes ses positions partisanes et courrait le risque d'apparaître aussi respectable et modéré que les costumes qu'il portait invariablement. Néanmoins, l'impression bureaucratique qu'il créait faisait de lui un négociateur efficace qui remporta quelques succès importants an nom de ses membres - notamment avec les fournisseurs télévisuels concernant les rémunérations pour les représentations enregistrées, à la télévision au début des années 1960. La BBC a dû plus tard - à l'époque des vidéos cassettes - se conformer avec le nouvel accord pour les acteurs qu'il avait mis en place.

Lorsqu'il a quitté Equity, bien avant ses 60 ans, Croasdell est devenu secrétaire général de la Fédération Internationale des Acteurs, une organisation à laquelle il avait été étroitement associé depuis le milieu des années 1950. L'histoire de la FIA montre que le développement de la Fédération a été profondément influencé par la contribution de Gerald. D'abord en tant que délégué de British Equity, puis en tant que Vice-président et enfin en tant que Secrétaire Général et Secrétaire Général honoraire. Il a permis à la FIA de trouver un équilibre délicat entre Est et Ouest à une époque où la rhétorique de la Guerre froide aurait pu détruire ce qui ressemblait à une alliance fragile.

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Rolf Rembe 1968-1974

Né en 1926, Rolf Rembe a été Secrétaire Général de la FIA de 1968 à 1973 et de 1983 à 1991.

Son père étant instituteur dans une zone rurale du sud de la Suède, Rolf a étudié la littérature et l'histoire à l'Université de Lund, ayant pour ambition de devenir enseignant dans le secondaire. Sa licence a été considérablement retardée par de nombreuses tâches aussi chronophages qu'instructives, dont rédacteur du journal des étudiants et président du syndicat des étudiants. Au lieu d'enseigner, il a commencé en 1953 en tant que journaliste dans un petit journal de gauche de Stockholm. Il a également travaillé pendant un an pour la Branche Suédoise de la commission internationale supervisant l'armistice après la Guerre de Corée. Puis, à partir de janvier 1956, il est devenu le premier secrétaire syndical permanent des Travailleurs du théâtre suédois (Svenska Teaterförbundet).

Rolf n'a pas étudié le droit. Il n'a jamais été acteur. Mais durant ses années à Lund, il est tombé amoureux d'une jeune actrice travaillant au théâtre de la ville de Malmö. Ses années avec elle lui ont donné un aperçu de la vie professionnelle - notamment des conditions économiques - des acteurs.

Le syndicat était vieux mais faible.. Les membres devaient encore venir à bout des contradictions de leur profession : pour rencontrer le succès en tant qu'artistes ils devaient se produire ; pour obtenir des conditions de vie descentes ils devaient se préparer à refuser de se produire Dans les années 1950, la télévision publique avait une forte position de monopole. Lorsque le syndicat s'est mis en grève en décembre 1963, la direction de la télévision s'attendait toujours à ce que les artistes interprètes " reviennent en rampant ". Ils avaient tort. Après une grève qui a duré 111 jours avec une discipline parfaite de la part des artistes, un accord acceptable a été trouvé. Au Congrès de la FIA à Mexico City en 1964, Rolf a été élu Vice-président de la FIA. Lorsqu'en 1968 le secrétaire du syndicat membre français - Pierre Chesnais - a quitté son poste de Secrétaire Général de la FIA " à mi-temps ", il a été demandé à Rolf de prendre le relais depuis Stockholm. L'arrangement a duré cinq ans jusqu'à ce que Gerald Croasdell soit élu premier Secrétaire de la FIA à temps complet basé à Londres.

La FIA était particulièrement importante dans les domaines de la radio, de la télévision et du cinéma. Inspiré par Gerald Croasdell et British Equity, Rolf a plaidé, bien qu'avec un succès limité, pour que la politique de la FIA soit 'une interprétation est une interprétation' et cette communication au public, qu'elle soit en direct ou enregistrée, doit donner droit à une rémunération séparée. De telles aspirations avaient rapidement mené la FIA, ainsi que l'organisation internationale des musiciens FIM, dans le domaine particulièrement rude des droits de propriété intellectuelle et des conventions internationales dont la Convention de Rome et l'Accord Eurovision.

Un autre défi a été de rendre la FIA véritablement internationale : ni les artistes interprètes des Etats Unis ni ceux de l'URSS n'étaient membres. Il s'agissait d'une tâche délicate dans une période marquée par la Guerre froide et le Rideau de fer traversant l'Europe. Avec beaucoup d'efforts et de diplomatie, le - alors Président de la FIA - tchécoslovaque Vlastimil Fiscar et Rolf ont réussi à amener les américains et les soviétiques à rejoindre la fédération au Congrès d'Amsterdam en 1970. Ironiquement, et tristement, c'est à la même période que Vlastimil Fiscar est devenu politiquement et professionnellement ostracisé par les décideurs de son pays pour être devenu " contre révolutionnaire ".

En 1977, après 21 ans avec Teaterförbundet, il a été demandé à Rolf de devenir directeur du théâtre municipal de Malmö (celui-là même où il avait découvert pour la première fois le métier d'acteur). Après 3 années, il a déménagé à Copenhague pour devenir chef du département culturel du Conseil Nordique des Ministères.

En 1983, Rolf est retourné à la FIA en tant que Secrétaire Général à Londres devenant le successeur de son propre successeur : Gerald Croasdell. Son séjour à Londres a duré jusqu'en 1992. Ces années ont été largement dévouées à l'expansion de la FIA et à la consolidation de ses activités notamment dans sa coopération avec l'UNESCO et dans sa réponse au développement économique et politique de l'Union européenne. A son départ, la chute du Mur de Berlin et de l'Union Soviétique ont ouvert une nouvelle situation pour les artistes interprètes et leurs syndicats en Europe de l'Est et ont rendu leurs relations avec la FIA similaire à celles entretenues avec le reste du monde. Rolf Rembe est décédé en 2022.

Lire l'hommage de la FIA à Rolf Rembe.

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Pierre Chesnais 1952-1968

Après une licence en droit et un diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris, Pierre Chesnais intègre le SNA (Syndicat National des Acteurs) en 1948 en tant " qu'agent général ". Il y met en place un service juridique et un service social.

En 1951, il est, avec Jean Darcante, l'artisan de la création de la FIA qui aura lieu en 1952 à Londres. Il en est nommé secrétaire général et le restera jusqu'en 1968. Les travaux portent entre autres sur les problèmes de coproductions cinématographiques, de diffusion télévisuelle, sur le droit de l'artiste interprète et sur diverses questions théâtrales.

En 1955, il est également actif dans la création de l'ADAMI (alors intitulée " Agence pour l'administration des droits des artistes musiciens et interprètes). Il en devient le premier délégué général-gérant et le restera jusqu'en 1968.

En 1957, il rédige pour le SFA et pour la FIA un projet de loi sur le droit de l'artiste interprète, destiné aussi bien au législateur français, qu'à être pris en compte dans une convention internationale (la première sera la Convention de Rome en 1961).

Malheureusement en France, la loi de 1957 sur " la propriété littéraire et artistique " exclut les artistes interprètes de la qualité d'auteur.

Juriste, mais également militant, Pierre Chesnais avait accepté au syndicat un salaire qui ne correspondait pas à ses qualifications et en 1969, le syndicat des producteurs de disques (SNEP) l'engage en tant que délégué général. Il y restera jusqu'en 1986 et sera également directeur gérant de la SCPP (Société de gestion des droits des producteurs phonographiques) de 1985 à 1987.

Grand défenseur des droits de propriété littéraire et artistique, il est un des principaux contributeurs de la loi de 1985, dite " Loi Lang " instituant des droits voisins du droit d'auteur pour les artistes interprètes et les producteurs.

Il a été à l'origine dès 1984 de la " fondation " pour la création et la diffusion musicales sonores ", devenue ensuite FCM qui rassemble les sociétés de gestion et les syndicats d'auteurs, d'artistes interprètes et de producteurs phonographiques ainsi que les pouvoirs publics. Il en fut le président de 1985 à 1988 et en était encore président d'honneur à sa disparition en 2011.

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Témoignages

Peter Plouviez, ancien vice-président de la Fédération internationale des acteurs (FIA) et secrétaire général d'Equity UK, décrit le rôle joué par la FIA et Equity UK dans la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud.
Le Hobbit - Histoire de la FIA
Solidarité Internationale - Histoire de la FIA
Secrétariats commerciaux internationaux - Historique de la FIA
La FIA pendant la guerre froide - Histoire de la FIA
Le logo de la FIA (par Catherine Alméras)

Ce récit de Catherine Alméras (ancienne Vice-présidente de la FIA) nous raconte l'histoire de la création du logo de la FIA par Jean Cocteau, célèbre poète, écrivain, dramaturge, artiste et réalisateur français.

FIA: Les trente premières années (par Gerald Croasdell)

Ce récit fascinant de Gerald Croasdell (Secrétaire Général de la FIA de 1974 à 1983) décrit les premières années de notre Fédération Il souligne les circonstances particulièrement difficiles dans lesquelles la FIA a émergé: des défis posés par la reconstruction après la Seconde Guerre Mondiale à la Guerre Froide qui a suivi. Des défis additionnels étaient également en train d’émerger à l’époque, principalement liés au développement technologique, à l’avènement de la télévision et à la vente transfrontalière de programmes enregistrés de télévision et de radio. Ces défis auront de profondes implications pour les artistes-interprètes et leur environnement de travail.

Le long chemin vers la coopération (par Rainer Fattmann, Fondation Friedrich Ebert)

Ce document raconte l’histoire de différentes organisations syndicales internationales, et de leurs prédécesseurs, dans le secteur des arts, de la culture et du spectacle après la Seconde Guerre Mondiale. Pour les besoins de ce projet, Rainer Fattmann – chercheur à l’Archive de la Démocratie Sociale de la Fondation Friedrich Ebert – a utilisé les dossiers et documents transmis à l’Archive par les Secrétariats de plusieurs organisations syndicales internationales, ainsi que des interviews de plusieurs leaders syndicaux actuels ou passés du secteur.

Quelques observations sur les activités de la FIA (par Rolf Rembe)

Cette description par Rolf Rembe (Secrétaire Général de la FIA de1968 à 1973 puis de 1983 à 1991) est la continuation du récit de Gerald Croasdell « FIA – Les trente premières années« . Il détaille les activités de la FIA pendant les années 70 et 80, notamment les relations de la FIA avec d’autres organisations internationales dont l’OIT et l’OMPI.

Les 50 premières années de la FIA (Discours de Rolf Rembe)

Ce discours a été prononcé par Rolf Rembe (Secrétaire Général de la FIA de 1968 à 1973 puis de 1983 à 1991) à Londres, lors des festivités organisées pour le 50ème anniversaire de la FIA. Ce discours est amusant et plein d’anecdotes.

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