Les artistes-interprètes constituent une main-d’œuvre hautement qualifiée, flexible et mobile. Ils supportent souvent des conditions de travail exigeantes, notamment des horaires de répétition intensifs, des horaires de travail longs et atypiques, des déplacements fréquents, des lieux non conventionnels, des mouvements physiques difficiles, des environnements et des publics multilingues, des accessoires et des costumes encombrants, etc.

Alors que certains artistes-interprètes ont des opportunités d’emploi permanent, la plupart d’entre eux travaillent sur des missions de courte durée, pour des employeurs multiples et successifs, ainsi que sur la base d’une production. Bien qu’une relation de subordination puisse clairement être établie pour une grande majorité d’entre eux, les contrats à court terme sont souvent qualifiés de travail indépendant par les employeurs et sont rarement remis en question par les artistes-interprètes qui se retrouvent en fait à travailler en tant que prestataires de services. Si le travail indépendant peut apporter certains avantages fiscaux, il prive souvent les artistes-interprètes d’une protection du travail substantielle et les dépossède de droits sociaux fondamentaux. En outre, une interprétation trop zélée du droit de la concurrence peut éroder les droits syndicaux fondamentaux et entraver sérieusement les négociations collectives.