La FIA dessine la fin d’un programme fructueux de trois années dans certains pays d’Afrique. Avec un focus particulier sur l’Afrique du Sud, le Maroc et le Ghana, le projet – financé par Union to Union, l’agence syndicale suédoise pour un travail décent, la démocratie et le développement durable – a supporté des partenariats un-à-un pour le renforcement des capacités entre certains des syndicats les plus expérimentés de la FIA et d’autres dans les pays visés, liés par certains points communs et un solide attachement à la solidarité internationale. Les résultats ont été si encourageants qu’une suite – pour cinq années additionnelles – est actuellement envisagée.
Le jumelage entre le syndicat marocain des professionnels d’art dramatique et son équivalent français a rendu possible l’adoption d’un cadre légal pour les négociations collectives et le dialogue social dans le secteur de l’audiovisuel pour promouvoir le travail professionnel, les droits sociaux fondamentaux et la représentation syndicale. L’égalité des genres a été intégrée et le syndicat marocain a pris des mesures pour encourager l’engagement militant de femmes au sein de sa direction. Après un réexamen substantiel de sa structure, il est maintenant prêt à engager des négociations avec le gouvernement et les producteurs sur les conditions minimales dans le cinéma et l’industrie audiovisuelle. Le syndicat, qui vise à représenter le plus grand nombre de détenteurs de carte professionnelle dans le pays, est devenu une voix incontestable et fiable pour les travailleurs de l’industrie.
Au Ghana, le projet a conduit à une augmentation spectaculaire du nombre de membres, un tout premier protocole d’accord entre Ghana Actors’ Guild et Film Producers’ Association of Ghana sur des normes de travail minimales pour les artistes-interprètes dans l’industrie du film et une base de données numérique moderne permettant d’optimiser la gestion des ressources. De nouvelles branches du syndicat ont été crées dans presque toutes les régions du pays et des mesures ont été prises pour ramener graduellement les cotisations syndicales à un niveau plus viable. La participation des femmes a été également renforcée. Depuis le début du projet, de nombreuses femmes artistes-interprètes participent désormais à la direction de nombreuses branches de la guilde, œuvrant pour promouvoir un programme et des actions de sensibilisation pour l’égalité. Comme cela arrive souvent, l’influence croissante de GAG a également motivé les membres à exiger davantage d’ouverture, de transparence et de responsabilité au sein de la direction. Un processus de médiation est en cours qui devrait conduire à une nouvelle direction à la fin du mois d’avril 2017.
En Afrique du Sud, pays accueillant de nombreuses productions internationales, un soutien régulier a permis à la guilde des acteurs de se positionner de façon plus stratégique dans le paysage industriel et de mieux comprendre comment le statut des artistes interprètes professionnels pourrait être amélioré dans le pays. Les contrats types au cinéma, à la télévision et dans la publicité ont été soigneusement comparés avec les normes internationales dans le but d’engendrer de nouveaux avantages aux membres. La diversité et l’égalité ont également été abordées et une toute première enquête sur les artistes interprètes LGBT a été menée avec succès dans le pays, dans le but de mesurer l’importance de la discrimination basée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre dans l’industrie du cinéma et de la télévision. Le harcèlement sexuel a également été ouvertement évoqué pour la première fois et des meilleures pratiques échangées pour contrer des pratiques répandues et inacceptables sur le lieu de travail. Le projet a également permis d’offrir à SAGA des conseils précieux en matière de doublage, de contrats pour les publicités télévisées et les pratiques inclusives lors des castings – tout ceci étant inestimable pour construire une solide représentation syndicale des artistes interprètes dans le pays.
La propriété intellectuelle est essentielle pour les artistes-interprètes, car elle leur permet d’obtenir un revenu additionnel de l’exploitation de leur travail, notamment sur les médias numériques, et de protéger leur réputation. Pour cette raison, une partie conséquente du projet de la FIA concernait également les droits économiques et moraux, la gestion collective et la mise en œuvre du Traité de Beijing de l’OMPI de 2012 pour la protection des exécutions et des interprétations audiovisuelles. Ainsi, les artistes interprètes devront être mieux représentés au sein du Bureau du droit d’auteur restructuré au Maroc, lequel a pour mission d’administrer les redevances pour copie privée, alors que l’actuelle reforme du droit d’auteur en Afrique du Sud devrait rendre la protection des artistes interprètes de l’audiovisuel plus efficace qu’elle ne l’était au début.