Fin 2016, la FIA était invitée à assister à l’ouverture du 9ème Festival International du Théâtre Arabe, organisé à Oran, en Algérie, du 10 au 19 janvier 2017. Chaque année, sous le patronage de l’Institut Arabe du Théâtre, cet évènement présente des productions professionnelles de plus de 15 pays en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Ce sont au total huit productions originales en langue arabe qui concourent pour un prix prestigieux, aux côtés de huit autres spectacles, hors compétition.
Nous avons rencontré une communauté vibrante composée de centaines de femmes et d’hommes originaires d’Algérie, Tunisie, Maroc, Soudan, Qatar, Irak, Egypte, et Jordanie – entre autres – et partageant tous la même passion sincère pour le spectacle vivant et la même volonté de préserver sa capacité à élever et éduquer les esprits. Alimentant cet environnement créatif avec des idées très contemporaines et osant se confronter aux interdits et aux stéréotypes, metteurs en scène, acteurs, danseurs, scénaristes et techniciens entretiennent une vision du monde où toute personne peu vivre à l’abri des discriminations, de la haine et de l’ignorance. Ils sont nombreux à avoir risqué leur vie plus d’une fois pour préserver la liberté d’expression dans leurs pays, défiant des régimes brutaux et des religions intolérantes. Tristement, certains se trouvent toujours dans cette situation.
Nous avons été profondément touchés par les innombrables histoires, anecdotes et témoignages que cette résistance éclairée a partagés avec nous et pour qui l’expression théâtrale est toujours un acte militant témoignant de l’esprit libre. L’ensemble du festival était dédié à la mémoire d’Azzedine Medjoubi, un acteur et directeur de théâtre algérien brutalement assassiné par des extrémistes en 1995.
Alors que le monde semble s’en remettre à la peur et au dogmatisme, c’était un vrai privilège de constater que le théâtre dans le monde arabe est toujours symbole d’espoir. La FIA s’est engagée à coopérer avec l’Institut Arabe du Théâtre dans le futur. Elle aidera à sensibiliser les artistes-interprètes à leurs droits (sociaux, économiques et moraux), à l’importance de la représentation syndicale pour l’amélioration de leurs conditions, à la promotion de leurs intérêts professionnels et à la véritable signification de la solidarité internationale.