Depuis plusieurs années, l’EuroFIA travaille intensivement sur le thème des changements dans le marché du travail – évolution vers l’indépendance, le court-terme et d’autres formes de travail dit « atypique » – et sur les défis que cela crée pour le travail syndical et la représentation. Un premier projet sur ce sujet a été entrepris par FIA en 2015-2016, en partenariat avec FIM, UNI MEI et EFJ, financé par la Commission européenne sous la ligne budgétaire du dialogue social. Il examinait les différentes façons dont les syndicats avaient cherché à réimaginer leurs structures, services et façons de travailler dans ce contexte. Le projet a livré un échange stimulant et une précieuse restitution des débats aux décideurs politiques lors de l’évènement final organisé au Parlement Européen en Septembre 2016. Les conclusions ont été rassemblées dans un Manuel du Projet qui a été largement distribué parmi les membres des quatre fédérations dans l’UE et au-delà.
Les quatre fédérations ont pris la décision de soumettre une proposition de projet de suivi en 2017, mené par FIA. Ce second projet a démarré au début de l’année 2018. Son objectif est de consolider et ajouter de la valeur aux résultats du projet précédent. Il s’éloigne de la cartographie et des échanges pour aller vers une approche plus pratique. Le projet travaillera dans le but de faire de réels progrès sur deux objectifs :
Renforcer les structures des syndicats au niveau national pour organiser efficacement les travailleurs atypiques et pour engager un dialogue social efficace qui offre des résultats à tous les travailleurs, dont les travailleurs atypiques ;
Trouver des façons de surmonter les obstacles légaux et politiques qui ont émergés en rapport avec la liberté d’association et le dialogue social au nom des travailleurs atypiques (en particulier des travailleurs indépendants) dont le nombre continue d’augmenter dans le secteur, et bien sûr plus largement dans le marché du travail.
Le projet prévoit un certain nombre d’activités clés pour atteindre ces objectifs. Le premier est l’organisation, plus tard cette année, d’un forum d’échange de pratiques et de formation, présentant des approches efficaces à l’organisation syndicale, avec un focus particulier sur son adaptation aux travailleurs atypiques. Trois formateurs professionnels spécialisés dans organisation syndicale seront invités à mener des parties de cet évènement. Certain syndicats sélectionnés (deux par fédération) auront ensuite la possibilité de traiter directement avec un formateur dans le but de planifier et d’entreprendre un recrutement mené dans leurs pays dans le cadre du projet. D’autres mécanismes de soutien (tel que des syndicats amis, offrant conseil et soutien informels) peuvent également être explorés et possiblement mis en place dans le cadre de ce projet. Cet évènement est provisoirement prévu pour la fin du mois d’octobre 2018. Nous espérons vous communiquer les détails et confirmer la date et le lieu très prochainement !
La couverture du dialogue social, les mécanismes et les contenus ont progressivement changé dans le secteur, en même temps que le marché du travail s’est dirigé vers un recours croissant au travail freelance, souvent avec des travailleurs indépendants. Dans ce contexte, le projet convoquera un groupe d’experts pour revoir les développements législatifs dans différents pays et offrir une analyse des arrangements permettant de meilleurs conditions pour les travailleurs freelance et indépendants dans le secteur et de faciliter un dialogue social fort. Il faudra donc comprendre le moyen dont le travail dans le secteur doit être intégré dans le dialogue social et la façon dont les syndicats peuvent développer une négociation collective en leur nom. Il s’agira d’une contribution utile au débat plus large sur la façon de mieux protéger les travailleurs précaires, dont ceux de l’économie du spectacle. Alors que la recherche montre que le dialogue social et la négociation