Lors de son 21ème Congrès organisé en 2016 à Sao Paulo, au Brésil, la Fédération Internationale des Acteurs a adopté la motion 11 sur les artistes de cirque. À travers cette motion, la Fédération s’est engagée à mener une enquête internationale auprès de ses affiliés afin de collecter des données sur les conditions de travail dans le secteur du cirque, dans le but de formuler par la suite des recommandations pour aider ses membres à assurer des conditions de travail décentes et équitables aux artistes de cirque.
La Fédération a lancé son enquête de 51 questions durant l’été 2019 et a recueilli 27 réponses de syndicats et d’associations professionnelles du monde entier. La FIA s’est également appuyée sur un certain nombre d’articles et d’ouvrages pertinents pour étayer les résultats de l’enquête, les nuancer ou, dans certains cas, apporter des informations complémentaires. Le rapport présentant les résultats de l’enquête a été finalisé en 2023 et approuvé par le Comité Exécutif de la FIA à Istanbul.
Le Rapport de la FIA sur les Conditions de Travail des Artistes de Cirque est structuré comme suit.
Il commence tout d’abord par une introduction qui explique le contexte de ce travail, son objectif et ses limites. Elle donne également une définition du cirque et rappelle brièvement son histoire. Le rapport est ensuite divisé en six chapitres, chacun traitant d’un aspect spécifique des conditions de travail des artistes de cirque, et se termine par des conclusions et recommandations.
Le premier chapitre de ce rapport s’intitule « Le secteur du cirque dans le monde » et vise à mieux comprendre le secteur du cirque à l’échelle internationale. Il se penche sur les disciplines du cirque, en identifiant les circassiens représentés par les syndicats de la FIA et leurs disciplines. Il présente ensuite les différents types de cirque, en distinguant le cirque traditionnel, héritier du cirque né au 18ème siècle, et le cirque contemporain, né plus tardivement d’une remise en cause des codes du cirque traditionnel. Ce chapitre s’intéresse également aux lieux de représentation des cirques et aux financements dont le secteur bénéficie parfois.
Le deuxième chapitre du rapport traite du droit du travail, des contrats et de la protection offerte par les conventions collectives pour les artistes de cirque. Notre enquête révèle que les circassiens sont très souvent indépendants, que ce soit dans le cirque traditionnel ou contemporain, et que ce statut a un impact sur leur capacité à bénéficier de la protection garantie par le droit du travail, notamment en termes de sécurité sociale. Ce chapitre s’intéresse également à la persistance d’une certaine informalité du travail dans le cirque, héritée du cirque traditionnel qui reposait, et repose encore principalement, sur les familles. Enfin, il examine les conventions collectives applicables aux artistes de cirque.
Le chapitre 3 aborde les questions de santé et de sécurité dans le secteur du cirque. Après avoir dressé la liste des problèmes de santé et de sécurité les plus courants chez les artistes de cirque, ce chapitre examine les obligations légales en matière de santé et de sécurité qui s’appliquent aux circassiens, puis explore d’autres moyens de garantir la santé et la sécurité des artistes de cirque, tels que les listes de contrôle de santé et de sécurité de DAF au Danemark. Ce chapitre explore également les questions des tâches non artistiques que les artistes de cirque sont souvent amenés à effectuer en plus de leur travail artistique, ainsi que la question du harcèlement moral et sexuel.
Le chapitre 4 est consacré à l’éducation et à la formation des circassiens. Il examine d’abord les différents types de formation initiale des artistes de cirque et explore ensuite les questions de l’accès à la formation tout au long de la vie et de la reconversion, un sujet particulièrement important pour ces artistes qui doivent très souvent changer de carrière en raison de l’intensité physique de leur profession.
Le cinquième chapitre du rapport se concentre sur la mobilité des artistes de cirque et les défis qu’elle pose. Après avoir souligné la nature internationale du secteur, ce chapitre énumère les différents problèmes liés à la mobilité internationale des circassiens : visas et permis de travail, accès à la sécurité sociale, fiscalité, logement pendant les tournées et fret. Il souligne ensuite la nécessité d’une plus grande solidarité syndicale internationale et de davantage de coopération directe entre les syndicats d’artistes-interprètes pour mieux protéger les membres travaillant à l’étranger.
Enfin, le dernier chapitre du rapport aborde d’autres questions liées aux circassiens, et notamment celles des enfants artistes de cirque, de la diversité dans le secteur du cirque, des droits de propriété intellectuelle et de la diminution de l’utilisation d’animaux sauvages dans les spectacles.
Le rapport se termine par une série de recommandations, dont la plupart s’adressent aux membres de la FIA, bien que certaines concernent également la Fédération. La plus générale est d’inclure les artistes de cirque en tant que groupe spécifique dans toutes les discussions et travaux qui pourraient les concerner, qu’il s’agisse d’un projet sur le travail atypique, d’un panel sur le harcèlement sexuel ou d’une discussion sur la propriété intellectuelle.
La Fédération souhaite remercier les membres du groupe de travail consultatif de la FIA sur les artistes de cirque pour leur soutien et leurs conseils dans la réalisation de ce travail.
Le Rapport de la FIA sur les Conditions de Travail des Artistes de Cirque est disponible en anglais et en français. Des traductions supplémentaires en espagnol et en russe seront mises à disposition au cours de l’année à venir.
Rapport de la FIA sur les Conditions de Travail des Artistes de Cirque (FR)
FIA Report on the Working Conditions of Circus Artists (EN)
FIA Report on the Working Conditions of Circus Artists (Russian)