La dernière réunion de FIA-La s’est tenue à Caracas, au Venezuela, du 3 au 5 août 2007 avec la participation de représentants de syndicats d’artistes-interprètes de la plupart des pays d’Amérique centrale et du sud. A l’ordre du jour, la santé et la sécurité sociale des artistes-interprètes au théâtre, au cinéma ou à la télévision. A cause de leur statut précaire et de l’absence de politiques adéquates, une grande majorité d’artistes-interprètes professionnels dans la région n’a pas accès à une assurance santé décente et abordable. Nombreux d’entre eux sont d’ailleurs « indépendants », ce qui leur empêche de profiter des avantages sociaux et les oblige à souscrire à des assurances privées, ce qu’ils font rarement. Ils finissent donc souvent par se chercher un autre travail pour avoir un minimum de sécurité.
Les participants ont longuement discuté des différentes initiatives de leurs syndicats respectifs pour compenser ce manque de protection. Ainsi, certains ont mis l’accent sur la prévention et se sont engagés dans des campagnes de sensibilisation pour les artistes-interprètes, axées sur leur santé et sécurité. C’est dans le spectacle vivant, notamment dans le cirque, que les artistes font face à des conditions de travail réellement inappropriées. Au Brésil, le taux de mortalité des artistes du cirque est extrêmement élevé, ces derniers devant souvent travailler dans des quartiers périphériques très pauvres et dangereux. Quelques syndicats ont pu obtenir des financements privés pour réduire le coût des assurances complémentaires. D’autres ont signé des conventions avec des cliniques pour offrir à leurs affiliés des soins à moindre coût.
De nombreux syndicats du continent se battent pour que les artistes-interprètes soient pleinement reconnus comme étant des « travailleurs » à part entière, et s’inspirent de régimes spéciaux de sécurité sociale (comme, par exemple, ceux prévus pour les pêcheurs) pour élaborer des projets de loi innovants. En effet, le statut d’indépendant en Amérique Latine empêche aux artistes-interprètes de se valoir des accords collectifs de catégorie, ce qui les prive aussi de toute avancée éventuelle obtenue par leurs syndicats dans le cadre du dialogue social.
Quelques syndicats en Amérique Latine ont pu créer des fonds de pension, avec la contribution des employeurs. Toutefois, les accords sous-jacents ne sont pas toujours respectés : ainsi, on demande souvent aux artistes de signer deux contrats pour le même travail, seulement un desquels – faisant état d’une rétribution symbolique – est transmise aux syndicats. Certains d’entre eux, notamment au Brésil et en Argentine, ont par ailleurs réussi à créer leur propre système de soins et santé, auquel les adhérents peuvent contribuer à un prix minime.
En conclusion de leur rencontres, les membres de FIA-La ont approuvé l’élaboration d’un accord régional novateur et solidaire, visant à partager les meilleurs soins accessibles à leurs membres avec les adhérents des autres syndicats du groupe et aux mêmes conditions.
La prochaine rencontre de FIA-La se tiendra à Marrakech, en octobre 2008 – à l’occasion du 19ème Congrès Mondial de la FIA.